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Le CPF en Afrique : vers une individualisation du droit à la formation ?

L’accès à la formation continue est un levier stratégique pour le développement économique et l’amélioration de l’employabilité en Afrique. À travers le monde, des dispositifs comme le Compte Personnel de Formation (CPF) en France ont démontré leur efficacité en permettant aux travailleurs de financer leur formation de manière autonome. Mais comment l’Afrique peut-elle s’inspirer de ces modèles et adapter un CPF à ses spécificités économiques, sociales et structurelles ? Cet article analyse les dispositifs en place, les défis et opportunités d’un CPF africain, ainsi que les perspectives d’évolution pour l’individualisation du droit à la formation.

1. État des lieux des initiatives de financement de la formation en Afrique

Si l’idée d’un CPF reste émergente en Afrique, plusieurs pays ont déjà mis en place des dispositifs de financement de la formation professionnelle :

  • Maroc : Le programme « Tahfiz » encourage la formation des salariés et des entrepreneurs en leur offrant des exonérations de charges et des aides à la formation continue.
  • Sénégal : Le Fonds de Financement de la Formation Professionnelle et Technique (3FPT) joue un rôle clé dans le développement des compétences des travailleurs et l’intégration des jeunes sur le marché du travail.
  • Afrique du Sud : Le Skills Development Levy (SDL) oblige les entreprises à contribuer à un fonds destiné à la formation continue des employés.
  • Tunisie : Le Fonds National de l’Emploi (FNE) et le Fonds de Développement de la Compétitivité Industrielle (FODEC) soutiennent la formation et la reconversion professionnelle des salariés.

Cependant, ces dispositifs sont souvent conçus pour les salariés du secteur formel et laissent de côté les travailleurs indépendants et ceux du secteur informel, qui représentent une part importante de la main-d’œuvre en Afrique.

2. Vers une individualisation du droit à la formation : les défis et opportunités

🔹 Les défis à surmonter

  1. Le financement durable : Contrairement aux pays occidentaux où les entreprises et l’État financent largement les dispositifs comme le CPF, l’Afrique doit identifier des sources de financement viables (cotisations obligatoires, subventions, partenariats public-privé, etc.).
  2. L’accessibilité pour tous : La majorité des travailleurs africains évoluent dans le secteur informel, rendant difficile leur intégration dans un dispositif standardisé.
  3. La reconnaissance des certifications : Assurer la validité des formations suivies et leur reconnaissance par les employeurs à l’échelle nationale et continentale est un enjeu crucial.
  4. Le manque d’infrastructures numériques : La digitalisation est essentielle pour un CPF africain, mais des disparités d’accès à Internet et aux outils numériques persistent.

🔹 Les opportunités à saisir

  1. Le numérique comme levier d’individualisation : Avec l’essor des plateformes d’apprentissage en ligne, un CPF africain pourrait s’appuyer sur des solutions numériques pour offrir un accès flexible et abordable à la formation.
  2. Les partenariats public-privé : L’implication des entreprises, des organisations internationales et des gouvernements est essentielle pour mutualiser les ressources et garantir l’efficacité du dispositif.
  3. L’intégration du CPF dans les politiques d’employabilité : Un CPF africain pourrait être intégré aux programmes nationaux de développement économique et aux stratégies de lutte contre le chômage des jeunes.
  4. L’adaptation aux réalités locales : Plutôt qu’une simple copie du modèle européen, le CPF africain doit être conçu pour répondre aux spécificités du marché du travail africain, notamment en valorisant les formations artisanales, agricoles et entrepreneuriales.

3. Perspectives d’évolution : quelle feuille de route pour un CPF africain ?

  1. Expérimentation et projets pilotes : Des pays comme le Sénégal, le Rwanda ou le Ghana, qui ont déjà investi dans la formation professionnelle, pourraient lancer des programmes expérimentaux de CPF adaptés à leurs réalités économiques.
  2. Création de plateformes centralisées : Un CPF africain nécessiterait une infrastructure numérique permettant aux travailleurs de gérer leur compte formation et d’accéder à des catalogues de formations certifiées.
  3. Évolution des cadres réglementaires : La mise en place d’un CPF passe par une réforme des lois sur la formation professionnelle et la protection sociale.
  4. Sensibilisation et accompagnement des bénéficiaires : La réussite du dispositif dépendra aussi de la capacité des acteurs à informer et accompagner les travailleurs dans leur choix de formation et dans leur transition professionnelle.

L’individualisation du droit à la formation est une opportunité stratégique pour l’Afrique. Si la mise en place d’un CPF africain comporte des défis structurels et financiers, elle représente une avancée majeure pour l’inclusion et l’autonomisation des travailleurs. Un modèle adapté au contexte africain, axé sur le numérique, les partenariats et la flexibilité, pourrait transformer le paysage de la formation continue sur le continent et renforcer la compétitivité de sa main-d’œuvre.

💬 Quel modèle de CPF pourrait fonctionner en Afrique selon toi ? Partage ton avis en commentaire !

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